The Stranglers
Le voile catarrheux de ses illusions perdues me réjouit et me met en tête le son métallique du refrain des chansons des Stranglers.
J’en vois à peu près une fois par an en entretien, de ces idéalistes foireux, déchus, déçus. Je les revois du haut de leurs idéaux m’adresser leur triste regard mêlant compassion mais surtout pitié. Mais les belles idées se sont révélées vaines quand il a fallu les confronter à la réalité ; et si les paroles étaient séduisantes, il fallait bien se rendre à l’évidence du pragmatisme de l’assiette : les idées ne paient pas, ne nourrissent pas : la compromission si.
Les rôles sont donc aujourd’hui inversés et j’y prends un certain plaisir, j’ai envie de violence, de l’étrangler, de l’étouffer de compromission au son des Stranglers, de lui faire dire à ses petits enfants qu’avant d’être banquier, et bien papi, c’était un rebelle, qu’il écoutait du reggae et le peuple de l’herbe, qu’il avait fait son mai 68. Le voilà donc désormais de retour parmi nous dans notre triste réalité où avant de parler, il faut agir. Cela étant dit, il m’apparaît important de me taire, pour écouter les Stranglers.
The Stranglers - Black & White