Daniel JOHNSTON
J’observais ce malade mental, espèce de déchet humain, un sous homme, bavant comme un vieux clébard, putain de poids pour la société, le genre de type qui profite de ces putains de 23% que je lâche chaque mois sur mon salaire pour les entretenir, ces saloperies d’assistés.
Qu’est ce qu’il pouvait faire ? Ce genre de merdeux ? À part chier dans son froc en tenant des propos incohérents ? Je lui aurais bien tendu une corde, histoire d’en finir. Mais non. Il a pris son étrange guitare, une espèce de truc informe, bricolé à la maison ou récupéré aux Emmaüs parmi les siens, et puis il s’est mis à chanter. Une voix informe et des accords mal ajustés, à l’image du personnage. Mais étrangement, le maelstrom de sons s’est peu à peu harmonisé pour laisser place à une chanson profonde, touchante, puis une autre et encore une autre, le tout illustrant le pourquoi du comment de sa déchéance.
Et cet espèce de Quasimodo qu’il y a un instant j’aurai bien euthanasié de mes mains, n’était finalement qu’un putain d’être humain, 100 fois supérieur à tout ce que je pourrai produire, vivre ou penser. On était tous là, ma connerie et une centaine de bobos badgés Obama (alors qu’ils ne votent pas en France), comme à la messe à écouter comment génie peut rimer avec déchéance. Respect pour l’handicapé : si seulement le téléthon pouvait être d’aussi bonne qualité.